Matt Grégoire Foto. Vamos!

Amérique du sud 2014 / Suramérica 2014 / South America 2014

Fin du périple: Conclusion et réflexions de vie.

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Et voilà, déjà terminé. Près de 2 mois sur les routes du Pérou, de la Bolivie et du Chili.

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J’avais délaissé l’écriture pour profiter des derniers instants complètement. J’avais besoin de réflexions, de conversations profondes avec les gens que je rencontrais. D’être vraiment là avec eux, au moment présent.

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En un sens, ces 2 mois m’ont sauvé la vie. Littéralement. Un mal de vivre intense et profond m’envahissait depuis déjà longtemps, des problèmes personnels qui ne faisaient que s’acharner et revenir toujours un peu plus en puissance. Subir, surtout, les problèmes de certains. Mais à un point excessif. Une éponge à négativisme, certes. Ce qui, bien entendu, a ses limites.

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Je suis donc descendu jusqu’à l’île de Chiloé en arrêtant un instant à Concepcion voir le père de mon amie Solange. Nous avons passé une journée ensemble, direction Arauco, près de Lota. En fait, c’est là où le tsunami de 2010 avait le plus touché la côte, puis en 2012 un énorme feu s’est occupé d’achever les forêts du coin. Comme quoi certains n’ont vraiment mais vraiment aucune chance!

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Ensuite, direction Chiloé! J’avais déjà mis les pieds à Chiloé en 2009. C’est un endroit que j’ai particulièrement apprécié pour sa tranquillité, pour le rythme de vie, pour ses odeurs, pour ses couleurs, un peu tout finalement. Je n’ai passé qu’une journée, sachant que je devais remonter sur mes pas jusqu’à Lima (quelques…3500km de bus au nord). J’ai donc décidé de prendre un bus pour Puerto Varas, petite bourgade allemande située sur le bord du lac Llanquihue.

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J’ai donc passé 2 journées à déambuler dans cet endroit que j’aime beaucoup, à y respirer l’air frais et à réfléchir à ma vie. Ou du moins, à ce à quoi j’aspirais il y a quelques années. À ce futur, mais lequel?

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Départ pour Pucón, au pied du volcan Villarica. Ce petit village est un paradis pour les voyageurs à la recherche d’activités sportives. Que ce soit pour le ski, le kayak, l’ascension du volcan, les randonnées dans les multiples parcs nationaux tout autour, le rafting, les sources thermales, etc. J’ai donc passé 3 jours à partager de superbes moments avec des amis anglais, chiliens, norvégiens, français et suisses. À faire, à nouveau, l’ascension du volcan Villarica qui, encore une fois, ne m’amena pas au sommet. Des vents de 60 km/h nous empêchant de pouvoir embarquer sur la calotte de glace pour continuer notre montée.

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Ensuite, retour vers le Pérou, près de 3000km plus au nord. 3 journées d’autobus, dont beaucoup d’heures dans le désert d’Atacama. Et là, c’est le temps de philosopher. À la vue de ces paysages de sécheresse, où seul le sable et la roche sont visibles, le cerveau se met en fonction. Le retour est près, mais pas encore. Les rencontres, les chemins parcourus jusqu’à présent, vos pensées, vos réflexions, le cerveau bouille littéralement.

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C’est alors que je suis arrivé à Arica, au nord Chili, où la bus nous laissait au petit matin. Une péruvienne s’approcha de moi et me dit: « Est-ce que ça te dérange qu’on marche ensemble jusqu’à la gare? ». Elle racontait que c’était un coin un peu dangereux la nuit et que le gars assis à ses côtés dans l’autobus a essayé de se coller contre elle tout le voyage d’Antofagasta à Arica. Alors nous sommes allés ensemble et avons partagé le voyage en taxi jusqu’à Tacna, puis l’autobus de Tacna à Arequipa.

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À Arequipa, j’ai décidé de retourner à Cusco à nouveau au lieu de revenir directement à Lima. Une envie de revoir mes nouveaux amis, de passer les 3 journées qu’il me restait à partager ces moments avec des gens que j’aime. J’avais aussi eu 3 jours de solitude, dans les transports. 3 journées à réfléchir profondément, à répondre à des questionnements, à prendre des décisions.

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Puis, les grèves minières bloquaient la route peu avant Juliaca. Notre combi réussit à trouver une route de terre, la route étant bloquée par des milliers de pierres. Quelques villageois commencèrent à courir après notre véhicule, roche à la main. Parce qu’ici, lorsqu’il y a une grève, ça signifie arrêt des transports en commun, solidarité à la cause et donc routes barrées et un brin de colère lorsque les gens manifestant voient un transport enfreindre l’arrêt.

Nous avons finalement atteint Juliaca! Mais maintenant, ce sont les autobus qui ne peuvent pas partir du terminal à cause des routes barrées. J’ai donc attendu jusqu’à minuit avec une soixantaine de péruviens, qui désirent rejoindre la ville de Cusco. Après avoir attendu 4 heures à l’une des compagnies et ayant compris qu’ils ne partirait pas dans la nuit même si la dame nous a répété 15 fois « oui, dans 15 minutes on va avoir la confirmation que la route est débloquée », nous avons demandé remboursement de nos billets et sommes allés à la seule autre compagnie ouverte qui nous juraient qu’il serait possible de partir dans la nuit pour Cusco. J’en ai profité pour parler politique avec quelques péruviens, puis finalement nous avons pu partir avec le bus et rejoindre Cusco aux petites heures du matin.

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Les derniers jours à Cusco ont été vraiment agréable. J’ai rencontré Anne-Laure et Vincent, un couple français merveilleux qui viendront visiter le Québec en juillet. Il y a également eu un début d’incendie à l’hostel de Sarah, l’hostel La Bohème, un voleur le même soir, bref que d’aventures!

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Et puis voilà, le retour à Lima, 2 jours avant le retour. J’ai passé un moment avec mon amie Liliana, nous avons visité la maison de la littérature et marché dans cette ville qui, étrangement, me plaît de plus en plus. Et ce jour fatidique du 31 mars 2014, mon vol me ramena à Fort Lauderdale, où j’avais 24 heures d’attente avant mon second vol. Je me suis donc trouvé un hostel pas tellement loin de l’aéroport, où j’y rencontrais Doug, un étasuniens du Minnesota ayant son entreprise de vidéo. Un étasuniens comme on en croise peu, qui s’oppose au gouvernement complètement et qui me fera, le jour du 1er avril, manquer mon vol indirectement.

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Non, c’était ma faute bien sûr. Mais nous déjeunions sous les palmiers, avec une irlandaise d’un certain âge qui également, s’opposait et dénonçait grandement le gouvernement et les politiques du pays. Puis, je réalisais qu’il était 8h10 alors que j’avais 15 minutes d’autobus et que mon vol partait à 9h00. Et voilà, j’arrivais à la porte du sas, elle venait de fermer. Impossible de rentrer, j’ai finalement été replacé sur 2 autres vols décalés, sans frais.

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Et puis, vous savez, le retour.

Je réalisais que, vraiment, ce périple m’a sauvé. Dans bien des facettes de ma vie. Ne serait-ce que pour la fatigue extrême et le dos sans cesse crispé, montrant le stress qui me mangeait de l’intérieur avant le départ. Maintenant terminé. Le moment présent, l’importance de ne pas toujours vivre demain ou plus tard, juste…maintenant. Mais je reviens aux élections, là où, il était bien certain que le PLQ serait ré-élu. Avec les mêmes politiques néolibérales citant la privatisation d’Hydro-Québec et de la S.A.Q., les coupures en éducation et en santé, bref les mesures d’austérité ridiculement destructrices pour les peuples, mais tellement gagnantes pour le 1% de petits amis déjà beaucoup trop fortunés.

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Ce fut en quelque-sorte un mur qui me tomba au visage. Me rappelant que l’humain oublie si vite. Qu’il ne se respecte tellement pas, ou la naïveté du climat de peur avancé par ces mêmes vieux partis pourris qui divisent la population pour bien mieux nous manipuler. Mais bon. Et le retour à certains de mes problèmes de vie, à gérer les uns après les autres. À être victime du pire manque de respect de deux personnes sans aucun jugement et sans aucune empathie pour l’humain. Et j’avais oublié cela. Ce détachement en mode voyage, m’avait fait oublié qu’il existe des gens qui semblent être fondamentalement méchants et font tout pour tenter de vous blesser.

C’est l’homme. Où plutôt quelques individus qui, ne se respectant pas, ne peuvent respecter autrui. Malgré tout, la vie est tellement belle. Et face à ce genre de problèmes, un détachement est nécessaire. Pas nécessairement un bouclier ou une armure, juste une distance entre vous et ce qui peut vous blesser. Repenser à cette plénitude retrouvée, à tout ces liens créés avec des gens tout simplement extraordinaires durant le périple. À ce que vous vous disiez lors de vos périodes de solitude, de philosophie. Mais surtout, à votre enfant que vous adorez. Cette petite partie de vous que vous n’avez pas eu la chance de voir durant 8 semaines. Qui semble avoir grandit de 5 années. Avec qui vous aviez de la difficulté à profiter des moments, car trop fatigués de la vie et sans énergie.

Car le voyage, ça sert à se retrouver. À retrouver nos racines, à se réconcilier avec soi. À vivre, vraiment. À voir plus clair aussi. À être dans un contexte de vie complètement différent, une autre « normalité » que celle que l’on connait. C’est une façon, pour certains, de guérir. D’être mieux, d’être plus heureux.

Au plaisir d’écrire à nouveau bientôt et que cette finalité ne fut pas trop lourde,

Matt

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Auteur : mattgregoire

Photographer, life lover, human rights and equality fighter, father of one 4 years old amazing girl, leukemia fighter and kind of philosopher.

3 réflexions sur “Fin du périple: Conclusion et réflexions de vie.

  1. Merci Matt, tu m’as vraiment fait passé de beaux moments à te lire et de très belles photos pour me faire rêver. J’espère que ton retour se déroule bien. Je te souhaite de ne jamais oublié de vivre le moment présent et de chasser à tout jamais les soucis….
    Pierrette

  2. Super de te lire, vraiment, tu as la plume et les idées bien ancrées!

  3. wow, en te lisant, je me rend compte que je suis vraiment du pour repartir en voyage

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